Das afrikanische Kino bei der 40. Ausgabe der Französischen Filmtage Tübingen | Stuttgart
Patrimoines – Heritage – Vermächtnis
von Jörg Wenzel
Heimat und Erbe: Der Titel des kamerunischen Kino-Projektes Patrimoines – Héritage, das Jean-Marie Teno in Tübingen vorstellen wird, könnte als wichtiger Bezugspunkt für viele der 400 afrikanischen Filme gelten, die in den vergangenen vier Jahrzehnten bei den Französischen Filmtagen gezeigt worden sind. Hinzu kommen die Auseinandersetzungen mit den ehemaligen Kolonialmächten und die nicht einfachen gesellschaftspolitischen Verhältnisse. Der Kongo, von der brutalen belgischen Herrschaft geprägt, brachte mit Patrice Lumumba eine der bedeutendsten Symbolfiguren des afrikanischen Aufbruchs hervor. Mit seinen beiden Lumumba-Filmen begeisterte der haitianische Regisseur Raoul Peck das Tübinger Publikum. Bezness, für den der Tunesier Nouri Bouzid 1992 den ersten Publikumspreis entgegennahm, markiert den Wunsch, an der vermeintlichen Freiheit der westlichen Welt teilzunehmen und zugleich an der angenommenen Sicherheit einer patriarchalischen Tradition festzuhalten.
Vergleichbare gesellschaftspolitische Auseinandersetzungen und ihre historischen Wurzeln prägen auch das umfassende Werk von Ousmane Sembène, das ihn nach der Werkschau von 1995 mehrfach, auch mit einer Europa-Premiere, nach Tübingen führte. Die Liste der Filmemacher*innen ist umfassend und reicht von Idrissa Quedraogo, Gaston Kaboré, Suleymane Cissé und Med Hondo bis zu den Regisseurinnen Safi Faye, Leila Kilani und Kaouther Ben Hania. Auch die beiden vielfach ausgezeichneten Regisseure Trần Anh Hùng und Rithy Panh aus Indochina sowie Gäste aus der Karibik reflektierten die Bandbreite des frankophon beeinflussten Kinos.
Das vielschichtige Werk all dieser Filmemacher*innen hat noch immer nicht die ihm gebührende Anerkennung erfahren. Bei vielen Festivaldiskussionen wurde deutlich, wie schwer es für diese Produktionen war, den Weg in das europäische Kino- und Fernsehprogramm zu finden. Wenn derzeit mit großem Erstaunen und Unverständnis auf das Scheitern der europäischen Außenpolitik im Sahel geblickt wird, dann ist dies auch der fehlenden Aufmerksamkeit für die kulturellen Umbrüche vor Ort geschuldet. Viele der in Tübingen gezeigten Filme haben diese neue Konfliktlage aufgedeckt. Sich den Realitäten auf dem afrikanischen Kontinent über Spiel- und Dokumentarfilme aus seinen Ländern anzunähern, wird kaum wahrgenommen.
Der Fokus Afrika bei den Filmtagen Tübingen versucht in diesem Sinne, den Blick für das afrikanische Kino und die kulturellen Umbrüche in vielen afrikanischen Ländern zu schärfen – nicht immer ein leichtes Unterfangen! Auch in Tübingen sind bei einer bescheidenen Anzahl von Spielplätzen für das Afrikaprogramm immer wieder Grundsatzdiskussionen zu führen.
Eine große Bandbreite des afrikanischen Kinos bietet das diesjährige Programm. Höchst unterschiedliche marokkanische Produktionen bilden u.a. einen Schwerpunkt. Das eingangs genannte Projekt von Jean Marie Teno setzt sich mit seinem geplanten Zentrum für Archiv, Dokumentation und Nachwuchsförderung für bessere Ausgangsbedingungen zukünftiger kamerunischer Filmemacher*innen ein und steht damit stellvertretend für alle anderen afrikanischen Länder.
Patrimoines – Héritage : l’intitulé du projet de cinéma camerounais qui sera présenté à Tübingen par Jean Marie Teno pourrait être un important dénominateur commun de nombreux films parmi les 400 films africains projetés au Festival international du film francophone durant ces quatre dernières décennies. À cela s’ajoutent la confrontation aux anciennes puissances coloniales et des rapports socio-politiques complexes. Le Congo, marqué au fer de la domination belge, donna le jour à l’une des plus importantes figures du combat pour l’indépendance en Afrique : Patrice Lumumba. Le réalisateur haïtien Raoul Peck a conquis le public tubingeois avec ses deux films consacrés à Lumumba. Bezness, le film pour lequel le réalisateur tunisien Nouri Bouzid remporta en 1992 le premier Prix du Public, marque la volonté de souscrire à la soi-disante liberté occidentale tout en restant attaché à une tradition patriarcale supposée rassurante.
Ce sont des semblables conflits socio-politiques et leurs racines historiques qui innervent également l’œuvre profuse de Ousmane Sembène qui, après la rétrospective de 1995, le conduisit à plusieurs reprises à Tübingen, notamment pour présenter un film qui était projeté pour la première fois en Europe. De Idrissa Ouedraogo, Gaston Kaboré, Suleymane Cissé et Med Hondo aux réalisatrices Safi Faye, Leїla Kilani und Kaouther Ben Hania, la liste des cinéastes est longue. Les deux réalisateurs multirécompensés Trần Anh Hùng et Rithy Panh, originaires respectivement du Viêt Nam et du Cambodge, ainsi que des invités des Caraïbes témoignent eux aussi de l’étendue du cinéma francophone.
L’œuvre panachée de tous ces réalisateurs et toutes ces réalisatrices n’a toujours pas eu la reconnaissance qu’elle mérite. Plusieurs discussions lors des précédentes éditions du festival ont mis en évidence à quel point le chemin de ces productions pour atteindre les programmes de cinémas et de télévision européens étaient long et fastidieux. Si l’on voit aujourd’hui d’un regard étonné et plein d’incompréhension l’échec de la politique étrangère menée par l’Europe au Sahel, c’est aussi à cause de l’indifférence occidentale pour les bouleversements culturels de la région. De nombreux films projetés à Tübingen ont révélé ce nouveau stade du conflit. La possibilité d’approcher les réalités du continent africain à travers les films et documentaires produits dans ses pays n’est que trop rarement utilisée.
Le Focus Afrique du FIFF de Tübingen s’emploie en ce sens à attirer l’attention sur le cinéma africain et les bouleversements culturels à l’œuvre dans plusieurs pays d’Afrique : un exercice de haute voltige ! Même à Tübingen, le nombre limité de créneaux dédiés à la programmation africaine nécessite sans cesse d’avoir ces discussions de fond.
Cette année, le programme propose un vaste tour d’horizon du cinéma africain. Une série de productions marocaines très variées y occupe une place de choix. Le projet de Jean Marie Téno évoqué plus haut veut contribuer, avec la fondation d’un centre d’archives, de documentation et de soutien aux jeunes cinéastes, à l’émergence de conditions meilleures pour les futurs cinéastes camerounais et représente à ce titre tous les autres pays d’Afrique.
2022
2023
Jean-Marie Teno | Patrimoines – Héritage
Im Jahr 2017 hat Jean-Marie Teno ein umfangreiches Projekt zur Förderung des Kinos in Kamerun ins Leben gerufen. Jean-Marie Teno, der mit seinen eigenen Filmen, der unvergessliche Bikutsi Water Blues (1988) oder Das koloniale Missverständnis (2005), immer wieder Gast und Gesprächspartner in Tübingen war, wird bei den Filmtagen drei Arbeiten aus seinem Projekt Patrimoines – Héritage vorstellen.
Depuis 2017, Jean-Marie Teno mène un projet ambitieux visant à soutenir et promouvoir le cinéma au Cameroun. Teno, qui est venu à plusieurs reprises à Tübingen présenter ses propres films, comme l’inoubliable Bikutsi Water Blues – L’Eau de misère (1988) ou Le Malentendu colonial, est un invité et interlocuteur régulier du festival et sera parmi nous cette année pour présenter trois œuvres issues de son projet Patrimoines – Héritage.