Das afrikanische Kino bei den Französischen Filmtagen in Tübingen 2024
Zwischen dekolonialem Diskurs und Rückbesinnung auf den panafrikanischen Aufbruch
Das afrikanische Kino kam zu Beginn des Jahres unerwartet in die Schlagzeilen der Kulturberichterstattung. Die senegalesisch-französische Filmemacherin Mati Diop hatte mit ihrem Dokumentardrama Dahomey den Goldenen Bären bei der Berlinale 2024 gewonnen!
Der Film, der sich mit der Rückgabe von afrikanischen Kunstschätzen in ihre Ursprungsländer beschäftigt, rückt eine seit Jahrzehnten schwelende Debatte im Verhältnis Europas zu Afrika ins Rampenlicht. Bei der im Film gezeigten Diskussion mit Studierenden in Benin wird auch das tiefsitzende Unbehagen in Teilen Westafrikas spürbar, das in den letzten Jahren zum Abbruch vieler politischer Beziehungen zwischen Frankreich bzw. anderen europäischen Ländern und verschiedenen Staaten der Sahelzone geführt hat.
Neue und andere Perspektiven auf das Thema Migration, das hierzulande zumeist unmittelbar mit Afrika in Verbindung gebracht wird, entwirft Abderrahmane Sissako, einer der Meister des afrikanischen Kinos, mit seinem neuen Spielfilm Black Tea. Eine junge Frau flieht aus der gesellschaftlichen Enge nicht nach Europa, sondern in die Volksrepublik China. Sie findet dort eine Stelle bei einem Teehändler, der schon lange wirtschaftliche Beziehungen zu den Kapverden unterhält.
Vor dem Hintergrund, dass etwa zwei Drittel der Kapverdianer*innen aus wirtschaftlichen Gründen im Ausland leben, erzählen auch zwei andere Filme von hier, Geschichten mit ganz anderer Akzentuierung – sowohl der Wettbewerbsbeitrag Hanami, in dessen Zentrum eine junge Frau steht, als auch Omi Nobu, dessen Hauptfigur ein alter Mann ist.
Auch wenn in den beiden Spielfilmen The Village next to Paradise aus Somalia oder Disco Afrika aus Madagaskar keine direkten Auswege aus wirtschaftlicher und gesellschaftspolitischer Notlage aufgezeigt werden, zeugt doch der eine von der immensen Kraft der Menschen, sich nicht unterkriegen zu lassen, während der andere an den Aufbruch des Panafrikanismus der Nachkriegszeit anknüpft und hier einen positiven Bezugspunkt findet. Und auch Raoul Pecks neuer, in Cannes prämierter Dokumentarfilmessay Ernest Cole: Lost and Found beansprucht Gültigkeit über Südafrika und Afrika hinaus.
Existenzielle Herausforderungen stehen im Zentrum der beiden Spielfilme L‘Aiguille und Demba. Der tunesische Film erzählt von den Nöten eines jungen Ehepaares, das mit der Intersexualität ihres Neugeborenen konfrontiert wird, und im senegalesischen Demba geht es um den Umgang mit der Depression eines angesehenen älteren Mannes.
Die Haitianerin Claudette Coulanges wird in Verbindung mit der Dokumentation Haiti: Worte gegen Kugeln über die verzweifelte Situation auf der Karibikinsel informieren.
Mit dieser Filmauswahl zeigt das afrikanische Kino einmal mehr seine umfassende thematische und künstlerische Vielfalt, die bei den Französischen Filmtagen hoffentlich auch dieses Jahr wieder auf Interesse und Anerkennung bei Publikum und Kritik stoßen wird.
En début d’année, le cinéma africain a fait de manière inattendue la une de l’actualité culturelle grâce, notamment, à l’Ours d’or remporté à la Berlinale 2024 par la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop, avec son film Dahomey.
En traitant de la restitution des biens culturels africains à leurs pays d’origine, le film ravive un débat latent depuis des décennies dans les relations entre l’Europe et l’Afrique. Dans le film, la discussion menée avec des étudiants au Bénin, nous fait ressentir le malaise profond qui règne dans certaines parties de l‘Afrique de l‘Ouest et qui a conduit ces dernières années à la rupture de nombreuses relations politiques entre la France ou d‘autres pays européens et différents États de la région du Sahel.
Abderrahmane Sissako, l’un des maitres du cinéma africain, présente, avec son film Black Tea, une perspective nouvelle et différente sur le sujet de la migration, qui est, dans nos sociétiés européennes, le plus souvent directement associé à l’Afrique. Une jeune femme échappe à la pression sociale de son pays d’origine et fuit non pas vers l’Europe, mais vers la République populaire de Chine. Elle y trouve un emploi chez un marchand de thé qui entretient depuis longtemps des relations commerciales avec le Cap- Vert.
Dans un contexte où environ deux tiers des Capverdiens vivent à l‘étranger pour des raisons économiques, deux autres films nous proviennent également de ce petit archipel et nous racontent des histoires aux accents très différents, que ce soit le film en compétition Hanami, centré sur la personne d’une jeune femme, ou le film Omi Nobu, dont le personnage principal est un vieil homme.
Même si les deux longs métrages The Village next to Paradise de Somalie et Disco Afrika de Madagascar n’apportent pas de solutions directes à la détresse économique et sociopolitique, l‘un témoigne de l‘immense force des hommes à ne pas se laisser abattre, tandis que l‘autre se rattache au renouveau du panafricanisme de l‘après-guerre et y trouve un point de référence positif. Le nouveau documentaire de Raoul Peck, Ernest Cole : Lost and Found, primé à Cannes, aspire lui aussi à une reconnaissance au-delà de l‘Afrique du Sud et de l‘Afrique.
Des questionnements existentiels sont au coeur des deux films L’Aiguille et Demba. Le film tunisien raconte les difficultés d’un jeune couple qui doit faire face à l’intersexualité de leur nouveauné, et dans le film sénégalais Demba, il est question du rapport à la dépression d’un vieil homme respecté.
Dans le cadre de la sortie du documentaire Haïti – Des mots contre des balles, Claudette Coulanges, native d’Haïti, viendra parler de la situation préoccupante de cette île des Caraïbes.
Avec cette sélection, le cinéma africain montre une fois de plus sa grande diversité artistique et thématique, qui, nous l‘espérons, suscitera cette année encore l‘intérêt et la reconnaissance du public et de la critique lors du Festival international du film francophone.
2023
2024